Discours versaillais (à peine détourné)

  • 07/07/2017
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Pour retrouver de l’air, de la sérénité, de l’allant face à l’aliénation de la contrainte financière, il y a maintenant obligation d’une transformation résolue et profonde de la commande publique. La France des marchés possède des trésors de créativité et des ressources inépuisables. Il faut permettre aux acheteurs qui créent, inventent, innovent, de réaliser leurs projets. Mais la réforme, ce n’est pas de penser que toute nouveauté est forcément bonne, ce n’est pas d’épouser toutes les modes du temps. C’est, à chaque moment, pas après pas, de discerner ce qui doit être amendé, corrigé, rectifié, ce qui doit être à certains endroits plus profondément refondé, ce qui manque au donneur d’ordre pour devenir plus juste et plus efficace. Souhaiter que nos procédures soient plus performantes, ce n’est donc pas sacrifier au culte de la vitesse, c’est rendre la priorité au résultat. Sachons mettre un terme à la prolifération réglementaire. Telles circonstances, tel imprévu, telle nouveauté ne sauraient dicter le travail du législateur. Légiférer moins, c’est mieux allouer le temps des praticiens. C’est, en particulier, réserver de ce temps au contrôle et à l’évaluation.  Le souci d’efficacité ne suffira pas à rendre à notre commande publique l’oxygène dont trop longtemps elle fut privée. S’il faut en finir avec l’achat inefficace, il faut en finir aussi bien avec l’achat du souffle court, des petits calculs et de la routine. Une commande publique revivifiée par un cap clair, des impacts évalués, des procédures adaptées (sic) aux objectifs, c’est tout le sens des transformations à conduire dans les prochains mois.  Bon allez, j’arrête là ce honteux plagiat du discours jupitérien qui prouve, par certains côtés, le fabuleux potentiel du copier/coller. De toute façon, il n’y en a qu’un que je puisse croire, c’est Churchill. Lui n’avait « rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur. » Au moins, on ne risquait pas d’être déçu. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot