Bobards

  • 04/01/2018
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Ce n’est pas une énième clabauderie dégainée par l’ébouriffant et ébouriffé Donald Trump sur son compte twitter : notre propre président est bien décidé à faire la peau aux myriades de « fake news » qui abondent et se reproduisent de manière métastatique sur la toile et les réseaux sociaux. Si son projet de loi est adopté, les auteurs de racontars, rumeurs et autres perfidies seront traqués, leurs sites, blogs et forums bannis du Web. Mais uniquement en période électorale. Espérons d’emblée que les prochains scrutins n’auront pas lieu à proximité du 1er avril, sinon il va falloir une audace folle, proche de l’inconscience, pour lancer des bateaux et des canulars. Etrangement, avant et après le temps de l’isoloir, ça restera open bar. On pourra toujours balancer des ragots sur le supposé phimosis d’un acheteur, babiller sur les fâcheuses tendances de certains attributaires à surfacturer, dégoiser sur les pupilles dilatées d’une (stupéfiante) responsable marchés obligée de s’adonner à des délices opiacées pour comprendre enfin comment fonctionne le DUME, ou débiner les entreprises fanas des devis de couverture, histoire de se répartir les marchés. Comme le disait Félix, on y revient ! (au potin). Mais comme nous sommes une rédaction sérieuse, il ne nous viendrait jamais à l’idée de dégoiser sur les praticiens pétochards devant un marché global de performance alors que cette procédure permet de déroger au principe de l’allotissement, sans le justifier, en toute sécurité et sans risque de requalification par le juge, dixit  Jacques Fournier de Laurière, lui-même magistrat honoraire (lire notre article). Ou de dénigrer le comportement d’une personne publique qui supprime une clause de révision de prix lors d’un avenant, sans attirer l’attention de son cocontractant sur ce point. Non, on ne tombera pas si bas, d’autant que le Conseil d’Etat a renvoyé dans ses buts la société requérante qui aurait dû, « comme tout professionnel attentif se doit de le faire, les précautions nécessaires avant de signer l’avenant » (lire notre article). Bon allez, j’arrête ces infâmes médisances sinon mon directeur de publication va s’empresser de venir me titiller au sujet de la déontologie des plumitifs (il adore ça).  A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot