Plan de bataille

  • 18/01/2018
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Hardi petit ! Montjoie-Saint-Denis ! Barda sur le dos et sabre au clair ! Maintenant, on a un plan, même s’il a été échafaudé à des kilomètres du front, pour numériser, sans coup férir, la commande publique, défi colossal puisqu’on besogne le sujet depuis maintenant près de quinze ans. A titre de comparaison, la mouscaille du Chemin des Dames, c’est une gentille grimpette, la côte 304 et le Mort-Homme, du pipi du chat, la crête de Vimy, une aimable promenade de santé. Si certains acheteurs font confiance aux brevetés de l’état-major pour enlever l’objectif au pas de gymnastique (lire notre article), d’autres s’inquiètent de son caractère tardif ou de son apparence digne d’un rapport émanant du comité soviétique pour la planification, le fameux Gosplan qui rappellera des souvenirs à tous ceux qui ont bûché leur bachot avant la chute du Mur. C’est vrai qu’on peut se demander pourquoi verser dans le tordu quand on peut faire simple. Car l’électronique ne rime pas forcément avec asile psychiatrique. Soixante-cinq entreprises locales de distribution (ELD) ont, par exemple, passé 2000 commandes en un an pour acheter leur matériel via un catalogue électronique intuitif inspiré des sites de vente en ligne (lire notre article). Tout ce que l’on espère, c’est que cela ne finisse pas en désastre, et qu’on ne clamsera pas dans la sagouille comme aux Dardanelles, un schéma brillant sur le papier, signé Winston Churchill. Parce que je ne suis pas certain que tous les pouvoirs adjudicateurs soient prêts, pour défendre la full démat, à se battre sur les plages, dans les champs, dans les rues, et dans les collines. En attendant octobre 2018, il va falloir trouver rapidos d’autres bons plans. D’abord concernant les certificats devant être demandés par l’acheteur au candidat pressenti au marché, question que le Conseil d’Etat devrait trancher assez vite (lire notre article). Ensuite pour la passation des marchés de travaux des groupements hospitaliers de territoire. Les avocats Rodolphe Rayssac et Pierre-Yves Nauleau ne partagent pas du tout l’optimisme de la DAJ concernant la dérogation dont bénéficieraient les GHT au sujet de la loi MOP (lire notre invité du jeudi). Bon allez, je vous laisse méditer sur cette phrase du plus célèbre Premier ministre anglais : « que la stratégie soit belle est un fait, mais n'oubliez pas de regarder le résultat. » A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot