M’enfin

  • 29/03/2018
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Je n’ose imaginer les dégâts déclenchés, dans un service marchés, par le dilettante au nez protubérant, constamment attifé d’un pull vert, et sorti tout droit du cerveau de Franquin. Etant donné l’énergie qu’il déployait à trouver des subterfuges afin de roupiller ou de s’initier à la cuisine expérimentale, le géant de la gaffe aurait explosé le temps nécessaire au lancement des procédures, et pas seulement au figuré vu son appétence à manier sans trop de discernement les produits chimiques. D’où l’intérêt de lire avec attention les éclaircissements du Conseil d’Etat sur l’assurance de dommage obligatoire (lire notre article). Avec ce roi de la boulette, il aurait été de plus bien difficile de récupérer des contrats signés surtout si les marchés étaient attribués à la société De Mesmaeker. L’indécrottable indolent aurait enfin renvoyé direct l’ambition du règlement des factures en 20 jours au rayon des utopies, alors que l’Etat s’en rapproche doucement à en croire le récent rapport de l’Observatoire des paiements (lire notre article). Néanmoins, le gars Gaston aurait pu apporter beaucoup à la commande publique française. Fervent défenseur de la nature, il aurait certainement incité ses collègues à insérer autant que possible des clauses en faveur du développement durable, comme le fait Marie Manicacci, la nouvelle directrice des achats d’Amiens (lire notre article). Car selon un autre rapport, cette fois du Conseil économique et social, les objectifs du 2e Plan national en faveur des achats durables ne sont pas prêts d’être atteints (lire notre article). Un constat confirmé par le recensement 2016 fourni par l’OECP (lire notre article). Le nonchalant aurait aussi montré la voie côté achat innovant, lui qui a mis au point, entre autres, le pardessus à chauffage central, l’appeau à plombier-zingueur, la machine pour travailler coucher, ou le dispositif pour ne plus se mordre les joues lorsqu’on mastique. Rogntudjuuuu, il est grand temps que je vous laisse, il faut que je songe à la préparation du déjeuner car j’ai invité Jules-de-chez-Smith-en-face : entre les huîtres au chocolat, la morue aux fraises et le cabillaud à l’ananas, franchement j’hésite. A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot