La lettre d'achatpublic.info n°489

  • 28/02/2014
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Bienvenue à l'émission « l'achat public a un incroyable talent ! ». Pour aller en finale et remporter le premier prix - son poids en code des marchés et en anxiolytiques - plusieurs candidats vont tenter de subjuguer le jury, et de le tenir en haleine pendant au moins deux minutes. Sous les lazzis, Thomas Gréhagré, du service des marchés de la mairie de Pichade-sur-Mer, ne tient pas plus de trente secondes. Il s'est entêté à vouloir réciter d'une traite - en finnois et en slovaque - les 96 articles et les 56 considérants de la future directive. Même sort pour Arnaud Montebourg, martinet à la main, donnant la fessée à des acheteurs publics tout en leur intimant l'ordre de mettre leurs « affaires de droit au deuxième rang ». Le « buzzer » a rapidement retenti, mettant fin au numéro : surjoué et déjà vu (lire notre info). La réponse électronique est également blackboulée. Les jurés ont tergiversé. Cependant, malgré le show prometteur produit par plusieurs plateformes régionales et nationales, l'offre dématérialisée, quoiqu'inéluctable, a peu de chances de devenir une star de la commande publique avant plusieurs années (lire notre article). Déception pour l'hôpital martiniquais du François sèchement éliminé : le jury n'a pas apprécié que l'établissement s'affranchisse de verser la prime prévue dans les documents de la consultation, au motif que le marché de conception-réalisation avait été annulé, alors que le vice n'avait aucune incidence sur la validité de l'engagement contractuel (lire notre article). En revanche, l'avocate Malvina Mairesse se qualifie haut la main avec un sujet périlleux : peut-on exiger une cession de la propriété intellectuelle à titre exclusif ? (lire notre commentaire). Cela passe aussi pour la région Aquitaine grâce à son guide d'achat durable destiné à ses 153 lycées comprenant des fiches pratiques dans 25 familles (lire notre article). La Corse exulte : elle sera représentée au tour suivant. Les 200 000 euros d'économies potentielles de la communauté de communes de Fium'orbu Castellu grâce à l'acquisition d'une solution de géo-localisation de la collecte et le traitement des déchets ont convaincu le comité de sélection (lire notre article). Néanmoins, le chouchou du public semble être le DC 2. Impérial, sûr de sa force, l'imprimé a décroché une standing ovation : il est bien, selon le Conseil d'Etat, un moyen de contrôler les capacités des candidats (lire notre article). Bon allez, j'expédie cet édito dont la vacuité n'a d'égale que celle de notre télévision. Panem et circenses, comme disait le poète Juvenal. A la semaine prochaine, peut-être...

Jean-Marc Binot