La lettre d'achatpublic.info n°510

  • 05/09/2014
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Si vous voulez être fashion-top moumoute-trop swag, la tendance actuelle, ce ne plus  adopter la ligne aquabike+bagels bio+domfan hashtags, c'est choisir la ligne frondeur. Se payer un trip Louis II de Bourbon-Condé, rebelle en dentelles contre l'autorité royale, refuser le garde-à-vous, le doigt sur la couture du pantalon à la moindre consigne, la jouer David contre Goliath, en ce moment, c'est le pied. Et pas seulement à La Rochelle. La preuve, Jean-Pierre Sueur ne se sent pas l'âme d'un béni oui-oui et regimbe à autoriser le gouvernement d'user de l'ordonnance pour transposer la directive et réformer la commande publique. Les marchés et les partenariats public-privé ont trop d'influence sur la vie économique pour éviter un débat sur la place publique, ou plutôt dans l'hémicycle, avance-t-il (lire notre invité du jeudi). Les acheteurs auraient bien des motifs de se rebiffer. Les règles du jeu ont encore été modifiées avec les nouvelles interdictions de soumissionner, conséquences de la publication de la loi sur l'égalité homme-femme (lire notre commentaire), qui ont fait l'objet d'une fiche de la DAJ (lire notre info). Les soumissionnaires aussi pourraient s'insurger. Gagner un référé contractuel,  c'était déjà mission impossible sans Tom Cruise. Maintenant, la personne publique a en plus une chance au rattrapage (lire notre article). Avant de vous laisser, je vous propose un petit jeu irrévérencieux : quel est l'homme politique qui s'est fait le chantre des PPP cette semaine et qui déclarait en 2005 : « le service public est gravement remis en cause par ces nouveaux contrats, qui offrent la possibilité aux entreprises privées de financer, construire et même exploiter des équipements publics ou des services. (…) C'est aussi la transparence dans la gestion publique qui risque d'être affectée, à l'heure où la confiance entre élus et citoyens se doit pourtant d'être rétablie. » Je vous donne un indice : son patronyme fait penser à une danse très prisée à Vienne. Bon allez, c'est la fin de cet édito, et comme le déclamait si justement Thierry la Fronde : « que celui qui n'a jamais dénigré jette la première pierre ». A la semaine prochaine, peut-être... .

Jean-Marc Binot