Le retour de l’ami Bidasse

  • 15/02/2018
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Acheteurs, à vos rangs, fixe ! Repos… Notre président (forcément) bien-aimé veut remettre au goût du jour le service national, expérience inénarrable et indicible qu’il n’a pas eu la joie de connaître. Personne ne sait encore à quelle sauce sera mangée la bleusaille (filles comprises),  mais on a en revanche déjà une petite idée de la facture des gaietés de l’escadron, environ 3 milliards par an, voire même 15 si le pays, dans son infinie bonté, décide d’héberger les trouffions, bien qu’il n’y ait plus de casernes, ni d’instructeurs de la veine du sergent Hartman (celui qui beugle du matin au soir dans Full Metal Jacket).  En attendant d’être mobilisés pour passer les bataillons de marchés nécessaires à ce retour vers le passé, les acheteurs doivent-ils répondre systématiquement « chef, oui chef », le doigt sur la couture du pantalon, à tout ce qu’on leur demande, y compris quand il ne s’agit de choses pas très règlement-règlement ? Normalement non. Ils doivent même, à l’image d’une bonne sentinelle en faction, donner l’alerte, pour autant qu’ils comprennent les subtilités des lois Lebranchu et Sapin 2 (lire notre article). En matière de jurisprudence, les malheureux appelés à travailler dans la commande publique ont eu le droit à une vraie revue de paquetage, aussi bien s’agissant des cas d’exclusion des soumissionnaires à une procédure de passation (lire notre article), de la possibilité d’invoquer un vice de consentement pour annuler un contrat au motif que l’agent signataire ne disposait pas d’une délégation de signature (lire notre article), de la cession de créance à une entreprise non déclarée comme sous-traitante (lire notre article) ou des offres de deux soumissionnaires signées par une même personne (lire notre article). Bon allez, c’est la quille pour cet édito de deuxième classe : j’arrête de faire le zouave, c’est inapproprié, limite incongru, surtout de la part de quelqu’un qui a fait ses douze mois dans la Royale. A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot
(contingent 10/88)