Marchés au radar

  • 17/05/2018
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C’est une loi de Murphy : quand ça commence mal, ça finit toujours pire. Dans la catégorie des appels d’offres maudits de la couenne, ceux passés par l’Intérieur l’année dernière pour mettre au point des radars embarqués et les confier à des prestataires privés vont peut-être remporter la palme. Déjà plombée par un dépôt de plainte pour favoritisme, l’opération - destinée à calmer tous ceux qui aimaient jouer les Michel Vaillant (je sais, ça date comme référence) en dehors des circuits - risque de finir dans une voie de garage puisque cette délégation d’une activité de police ne serait envisageable que si elle était autorisée par la loi. Et les contrats conclus avec les sociétés utilisant du matériel de l’Etat pourraient se voir requalifiés de prêt illicite de main d’œuvre… En tout cas, ne pas communiquer le mode de calcul et la ventilation détaillée des points attribués en fonction des différents sous-critères à un candidat évincé qui en a fait la demande écrite, c’est l’assurance de se prendre une belle prune (lire notre article). Et c’est la bande d’arrêt d’urgence quand, obligé d’assurer la continuité du service, vous vous laissez tenter par un bon de commande avec un candidat pressenti au lieu de réaliser un avenant avec le prestataire sortant (lire notre article). Cependant, un acheteur peut très bien mettre la gomme sans risquer de se faire flasher. A Rennes, la ville, la métro et le CCAS ont défini un schéma de promotion des achats responsables commun. Objectif : intégrer des éléments environnementaux et/ou sociaux dans 80 % de leurs marchés publics en 2020 (lire notre article). En Centre-Val de Loire, la plateforme régionale achats (PFRA) interministérielle a déjà dégagé plus de 850.000 euros d’économies l’an dernier et elle compte faire encore mieux dans les années à venir grâce au sourcing et à la mutualisation avec d’autres régions (lire notre article). Petit appel de phare : si certains de vos fournisseurs dépassent les bornes en s’amusant à gonfler leurs factures (et je vous prie de croire que ça n’arrive pas qu’aux autres), inutile de péter un joint de culasse, Me Woimant vous explique comment réagir et liste les différents recours que vous pouvez intenter (lire notre article). Bon allez, je m’échappe et j’embraye directement sur la fin de cet édito déjà en perte de vitesse. A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot