La lettre d'achatpublic.info n°453

  • 03/05/2013
partager :

Avec le mois de mai fleurissent brocantes et autres vide-greniers. En farfouillant dès potron-minet, j'ai déniché un tableau clair-obscur représentant un naufrage de bateau intitulé « Qui sème le vent récolte la tempête ». Au départ, j'ai cru qu'il s'agissait d'une croûte. Mais le vendeur m'a affirmé qu'il était attribué au désormais célébrissime peintre flamand Andries van Eertvelt. Il n'en réclamait qu'une poignée d'euros. « Le précédent propriétaire est une huile que je n'ai jamais pu encadrer », a-t-il justifié. En prime, il m'a offert un anonyme de l'école bruxelloise, baptisé « Trilogue ». Influencée par l'impressionnisme, la composition a pour thème l'adoption de directives marchés. L'auteur, résolument optimiste, a bien réussi à montrer que la négociation, par petites touches, pourrait finir par déboucher cet été (lire notre article). Je l'accrocherai dans mes toilettes. J'ai aussi craqué pour une étude lumineuse du maître Franck Lepron qui en remet une couche sur l'utilisation des critères sociaux et environnementaux (lire notre invité du jeudi) et ajouté à ma collection une toile au nom surréaliste « Pénalités et groupements de commande », sorte d'usine à gaz revisitée à la Dali (lire notre article). Du coup, il a fallu que je renonce à une épreuve signée Dacosta sur les niveaux de capacité proportionnés à l'objet du marché (lire notre article) et à une fresque languedocienne sur l'achat responsable (lire notre article). Cependant j'ai été verni : un particulier, qui voulait s'en débarrasser, m'a donné une eau-forte représentant un robinet de belle facture, intitulée « soupçon d'entente » et réalisée par une artiste lyonnaise qui aurait longtemps vécu à Suez (lire notre info). En revanche, j'ai refusé l'esquisse qu'il voulait à tout prix me fourguer gratis. Il paraît que les architectes franciliens déposent un recours en l'absence d'indemnité (lire notre info). Bon allez, j'arrête d'amuser la galerie et de faire salon avec cet édito en demi-teinte. A bientôt, peut-être.

Jean-Marc Binot