La lettre d'achatpublic.info n°455

  • 24/05/2013
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Très chère mère. Je dois vous avouer, à ma grande honte, que l'approche du dernier dimanche de mai, me plonge, tous les ans, dans un abîme de perplexité. Que vous offrir ? Vos étagères croulent sous les bibelots improbables, de la boule à neige mal ébarbée, vibrant souvenir de l'Ile de Pâques, au cendrier imitant la céramique crétoise et fabriqué en Chine. Votre bibliothèque séquestre des dizaines d'anthologies, de Proust à Zola (aux éditions François Beauval, reliure en cuir et papier bouffant). Quant à votre cuisine, elle regorge de gadgets qui soupirent d'ennui dans les placards : un atomixer, un pistolet à gaufres, un éventre-tomates et un ratatine-ordures. Alors, en lieu et place d'une brassée de roses blanches, j'ai décidé de vous abonner à ma revue préférée : achatpublic.info. Vous serez plus au fait de mes peines et de mes joies professionnelles, même si je sais parfaitement, en votre for intérieur, que vous rêviez d'une autre carrière pour votre unique rejeton (virtuose du contrebasson dans un orchestre philarmonique en l'occurrence). Vous comprendrez, par la même occasion, les origines de mes migraines récurrentes et la source de mon caractère maussade lorsque nous prenons le thé ensemble : la détermination d'une offre anormalement basse (lire notre article) l'éviction problématique d'un candidat pour mauvaise exécution d'un précédent contrat (lire le commentaire), la recherche du mieux disant social (lire notre article), les affres de la procédure contentieuse (lire la chronique) ou la mise au piquet, bonnet d'âne en prime, en cas d'oubli des caractéristiques qualitatives et quantitatives des prestations à exécuter dans le cadre d'une DSP (lire notre article) . Sans oublier une question qui hante mes jours et mes nuits : faut-il plutôt acheter des photocopieurs ou louer un service ? (lire le sourcing). Signé : votre fils attentionné et unique héritier, Raoul Podevin, responsable des marchés de Pichade-sur-Mer. Bon allez, c'est le terme de cet édito empreint d'amour filial. Je vous abandonne, car je dois, moi aussi, dénicher un cadeau. A la semaine prochaine, peut-être...

Jean-Marc Binot