La lettre d'achatpublic.info n°457

  • 07/06/2013
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Comme Alain Souchon l’a si bien chanté, on a dix ans et vous avez beau écarquiller les yeux, c’est la stricte vérité. De toute façon, ceux qui ne me croient pas, je les attends à la récré. Début juin 2003, notre quotidien publie ses premiers papiers. Se souvenir des belles choses fait un carton au festival de Cannes, Nina Simone tire sa révérence, la Star Académie bat son plein, on se trémousse sur la tecktonik dans les boîtes de nuit, et il est toujours de bon ton, chez les hommes, de porter des pantalons à revers. Dans la rue, les fonctionnaires, la rate irritée, défilent pour vouer aux gémonies François Fillon (à l’époque ministre des affaires sociales) et sa refonte du régime des retraites. Au Parlement, on s’étripe à qui mieux-mieux au sujet de la loi Plagnol qui introduit les PPP dans la commande publique française. Sénateurs et députés socialistes s’inquiètent d’un retour des « pratiques douteuses ». La future directive marchés se profile à l’horizon et on suppute sur la date de son adoption. A Bercy, Jérôme Grand d’Esnon démarre le désossage d’un code des marchés déjà remanié deux ans plus tôt et inaugure le mouvement perpétuel de la réforme. La DGA fait figure d’avant-gardiste en demandant à tous ses acheteurs de déposer systématiquement leurs DCE en ligne, tandis que la ville de Rouen envisage d’expérimenter les enchères électroniques (super vintage !). Fin de la séquence nostalgie. En une décennie et presque dix mille articles, on a abordé et disséqué presque tous les sujets possibles, de la tentation du discount qui décuple en période de crise aux décisions discordantes de tribunaux administratifs, en passant par les acheteurs disjonctant à cause du dysfonctionnements des textes, les disputailles endiablées entre avocats ou les bonnes pratiques anti-discrimination. Bon allez, j’ai un moment de discernement, j’arrête ce discours en remerciant nos fidèles lecteurs - en espérant qu'ils rempilent pour dix ans de plus -,  tous ceux qui contribuent à la bonne marche du titre, mes trois disciples (la distraite, le discophile et l’indiscrète), sans oublier les indispensables Sainte Rita et Pazuzu. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot (amateur de déca)