La lettre d'achatpublic.info n°464

  • 26/07/2013
partager :

Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille fait briller tous les yeux. Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, se dérident soudain à voir l'enfant paraître, innocent et joyeux… A mon humble avis, l'ami Hugo devait tout ignorer des moutards et… des marchés publics. Car les candidats en couche culotte déclenchent plutôt des grossesses nerveuses chez les acheteurs. Ne serait-ce que pour contrôler leurs capacités techniques et financières, comme l'expose Hervé Letellier (lire le commentaire). Rares sont ceux qui acceptent de courir le risque de faire confiance à une boîte toute juste sevrée ou à un équipement à peine sorti des langes, même si la valeur n'attend pas le nombre des années. C'est tellement vrai que Paris a choisi la voie de l'expérimentation pour contourner l'obstacle. Tester un produit innovant in situ, ça permet d'ouvrir les esprits et, par ricochet, les cahiers des charges (lire notre article).
Faut-il le rappeler ? Toute offre déposée après l'heure et la date limite de remise de plis sera considérée comme tardive, qu'elle ait subi un accident de poussette ou affronté une tempête de neige (lire notre article). Caroline Charnet, la responsable de la commande publique de Roannais Agglomération, est une sage femme : elle a fait un gros travail en amont pour allaiter la concurrence de son appel d'offres copieurs. Résultat : des prix très agressifs (lire notre article). Délégué juridique de l'Union nationale des syndicats français d'architecture, Denis Dessus veut se débarrasser du bébé PPP avec l'eau du bain, après les récents déboires du contrat de partenariat de l'université de Paris VII. Et il demande, a minima, de remettre le contrat de partenariat sous monitoring (lire notre invité du jeudi). Avec l'augmentation et la professionnalisation des effectifs, la création d'une filière achat est dans l'air du temps. Néanmoins, l'accouchement pourrait être douloureux. Passerelle entre les fonctions publiques, déroulé de carrière : il faudra sans doute recourir aux forceps, voire à la césarienne (lire notre article). Bon allez, c'est la fin de cet édito sous péridurale, oserai-je dire l'heure de la délivrance. Les collègues m'attendent pour biberonner. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot (pater familias)