La commande publique en chiffres : un premier semestre 2019 encourageant

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L’année 2019 commence avec une forte augmentation par rapport aux années précédentes, révèle l’étude semestriel réalisé par l’Assemblée des communautés de France (AdCF) et la Banque des territoires, avec la société Vecteur+. Une embellie confirmée par les récents chiffres données par la Direction générale des collectivités territoriales (DGCL). Une édition qui, pour la première fois, organise des" bilans de santé régionaux"….

Ce n’est que depuis le second semestre de 2018 que l’on observe un véritable retour à la croissance dans les carnets de commande. Classiquement, ce sont les collectivités qui tirent vers le haut cette croissance, tandis le volume commande publique des bailleurs sociaux poursuit, lui, sa baisse. Le secteur de la santé (hôpitaux), comme l’Etat et ses opérateurs, font preuve d’une commande publique plus stable.

Le bâtiment reprend des couleurs

Ce sont les collectivités et leurs groupements qui portent la quasi-totalité de la hausse de la commande publique

L’année 2019 commence avec une forte augmentation par rapport aux années précédentes. Certes, les prochaines élections municipales de 2020 ne sont pas étrangères à cette embellie. Les périodes pré-électorales sont traditionnellement synonymes de reprise des investissements publics par les élus locaux (Lire aussi "Chiffres de la commande publique 2019 : réelle reprise ou manifestation du « cycle électoral » ?").
Le premier trimestre progresse de 2 Md€ par rapport à 2018. Le second trimestre atteint 23,6Md€, soit 1,5 Md€ de plus qu’en 2018. Ce sont les collectivités et leurs groupements qui portent la quasi-totalité de la hausse de la commande publique  : 2 9 Md€ sur 3 4 Md€ de hausse globale au 1er trimestre. L’évolution la plus forte est portée par les marchés de services (+11%).
Les données du baromètre le confirment : les carnets de commande des collectivités et de leurs groupements sont à la hausse, tous les champs thématiques couverts par le baromètre sont concernés : les dépenses en faveur du transport, des bâtiments publics, le domaine du sport, de la culture et des loisirs, le secteur de l’environnement…).
Sur un an, les « bâtiments publics » poursuivent leur progression de plus de 1.3Md€. Ainsi, en baisse depuis plusieurs années, le montant des marchés de travaux renoue quelque peu avec la croissance (+ 0.4 Md€). Une progression qui concerne aussi bien les travaux neufs que les travaux de renouvellement. Cependant, il semblerait que les contraintes financières conduisent les collectivités à privilégier l’existant avant de lancer de nouveaux projets. Pour les collectivités et leurs groupements, les marchés de travaux représentent plus du tiers de la commande publique.
 

Une "franche accélération" selon la DGCL

Une embellie que confirme le bulletin statistique de la Direction générale des collectivités locales (DGCL) de septembre 2019. Les dépenses d’investissement augmenteraient en 2019 (+ 8,5 %) plus vite qu’en 2018 (+ 5,2 %). L’accélération serait particulièrement vive pour les départements et les régions, après deux années marquées par les transferts de la compétence transports des départements aux régions. Les achats et charges externes, portés par les achats de prestations de services du secteur communal, poursuivraient leur progression et accélèreraient en 2019 (+ 2,4 %, après + 1,1 % en 2018).
La DGCL considère ainsi  que 2019 devrait être marqué par une « franche accélération des investissements », tous niveaux de collectvités confondus.

Nouveau : des études régionalisées

Identifier des particularités géographiques ainsi que les champs de force et de faiblesse des économies publiques

Le baromètre ADCF/ Banque des territoires propose, pour la première fois, une déclinaison régionale pour « identifier des particularités géographiques ainsi que les champs de force et de faiblesse des économies publiques  ».
Sur le 1er semestre la majorité des régions enregistrent une progression. En taux d’évolution, c’est l’Occitanie qui bénéficie de la hausse la plus importante  (+13%). En valeur, l’Ile-de-France est la région qui connaît la progression la plus forte, avec 0.74Md€.
La région Bretagne connaît elle une situation  dynamique en matière de commande publique : les achats réalisés par des acteurs publics dans cette région ont progressé de + 4,7 % en 2018, contre + 1,2 % à l’échelle de la France entière. L’Ille-et-Vilaine est considérée comme le moteur économique de la région : « c’est là que résident les principaux donneurs d’ordre ».
La région Bourgogne Franche-Comté a connu elle  une année 2018 difficile (baisse de 7,7 %). Pour autant, le premier trimestre 2019 affiche une nette reprise de la commande publique . Selon l’étude, Le rôle des collectivités locales de cette région dans la dépense publique est essentiel : elles concentrent 68 % des achats alors que la moyenne nationale se situe à 61
Pour la région Centre Val-de-Loire, la croissance des achats publics en 2018 a été très faible. Logiquement, les départements les plus peuplés et qui concentrent le plus d’emplois, le Loiret et l’Indre-et-Loire, regroupent dans leur territoire plus de la moitié du volume d’achats réalisé dans cette région. Les donneurs de la région Normandie affichent un profil similaire.
En Île-de-France et en Occitanie, la commande publique se redresse au premier semestre 2019. En Auvergne-Rhône-Alpes, tous les indicateurs sont au vert. La forte hausse des carnets de commande concerne tous les départements : le Rhône, l’Ain, l’Isère, qui bénéficient d’une croissance économique favorable, mais aussi l’Allier, la Haute-Loire, le Puy de Dôme, la Savoie… 

Télécharger l’enquête AdCF / Banque des territoires