
La lettre d'achatpublic.info n°390
Achetez français ! A en croire les princes qui nous gouvernent et les prétendants à la couronne élyséenne, la patrie est en danger. C’est la mobilisation générale, ponctuée de roulements de tambour et trompettes qu'aurait apprécié Paul Déroulède. On en appelle aux mânes de Bouvines (Montjoie Saint-Denis ! ), de 1792, quand l’ennemi était à nos portes, et de Verdun. La recette est éprouvée. A chaque tempête, quand le bateau prend l’eau, on hisse en haut du mât le drapeau protectionniste. Rien de neuf sous le soleil. Au début des années 80, un temps que les moins de vingt ans n’ont pas connu, le PCF rabâchait déjà les mêmes mots d’ordre. J’en vois déjà qui imaginent un critère de sélection « fabrication française », en ressortant des oubliettes le rapport Jégo (mai 2010) lequel préconisait un texte législatif valorisant le « marquage facultatif de l’origine nationale » et comprenant des dispositions concernant les marchés publics. On oublie simplement qu’on serine aux acheteurs de respecter la sainte trinité (accès à la commande publique, égalité de traitement et transparence) et la nécessité (plutôt aiguë ces temps-ci) d’en avoir pour son argent. En période de crise, le portefeuille a tendance à oublier la couleur de son passeport pour mieux observer le montant de l'étiquette. Comme disait l’autre, difficile d’être patriote quand on a l’estomac vide. Et même si cela était permis, encore faudrait-il pouvoir acheter français. Dans certaines familles, à l’image des jouets, du textile, de l’outillage ou de l’informatique, la production a quasiment disparu du territoire. La fabrication « hexagonale », quand elle subsiste, n’offre aucune garantie puisque rien ne dit que l’entreprise ne flotte pas sous pavillon étranger. Il y a quelques années, une étude de l’Institut Montaigne montrait que 45% du capital des entreprises du CAC 40 appartenaient à des « non-résidents ». Le nom et les fonds « gaulois » du fournisseur ne sont pas non plus une assurance tous risques, car les matières premières peuvent provenir du Palouchistan, l’assemblage se dérouler en Syldavie et le conditionnement s’effectuer au Gondwana. Bon, allez, j’arrête cet édito, inspiré par des gasconnades électoralistes, tapé sur un ordinateur conçu aux Etats-Unis, construit en Chine et qui sera mis en ligne grâce à un outil de publication d’origine cosmopolite au nom swahili. A la semaine prochaine, sans doute.
Jean-Marc Binot (made in France)


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