
Les comptes de grime
Ah, le diktat de l’apparence à tout prix. Façon de parler, car selon ses comptes de campagne, notre président bien-aimé aurait dépensé 29 042 euros en maquillage et autre badigeonnage lors de la dernière course à l’Elysée, somme remboursable puisque le Conseil d’Etat a jugé que la cosmétique peut être considérée comme une dépense à finalité électorale (décision n° 273319 du 30 novembre 2005, c’est même publié au recueil Lebon). S’ils n’ont pas donné leur avis sur la poudre de perlimpinpin, les sages du Palais-Royal ont, en revanche, indiqué comment il fallait allotir un marché. Comme à son habitude, Eric Lanzarone nous livre, sans fard, ses réflexions : le principe de l’allotissement, défendu parfois bien naïvement et qui n’a jamais été étayé par une quelconque évaluation, peut se révéler un sérieux trompe-couillon. Et il n’est pas certain que ses effets réels soient toujours favorables aux PME (lire notre article). La haute juridiction s’est également prononcée sur la nature juridique d’une cession des droits à certificats d’économie d’énergie et d’une convention en vue de la réalisation de câbles électriques dans un parc éolien (lire notre article), et a pratiqué un peeling sur le critère relatif à la « performance en matière de responsabilité sociale ». Comme nous l’explique Alain Ménéménis, ce type de dispositif peut certes concerner toutes les activités des entreprises, sans perdre leur lien avec l’objet et les conditions d’exécution d’un marché donné, à condition que ces activités participent à la réalisation des prestations prévues par le contrat (lire notre article). Résultat, les tenants du critère RSE, même couverts d’autobronzant, font désormais triste mine. C’était la société Eurydice qui fut chargée d’enluminer le teint du visage du candidat en marche. Mais rien à voir avec l’Association des utilisateurs des applications Epicure Eurydice (AUEE), laquelle a étudié la possibilité d’automatiser le flux transmis aux soumissionnaires évincés à l’occasion de sa dernière réunion plénière (lire notre article). Bon allez, un petit coup de gloss et voilà la dernière touche à cet édito qui n’a pas vraiment passé la pommade. Méditez cette parole sage de Zénon, philosophe grec que tout le monde a oublié : « la beauté est une courte tyrannie. » A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot


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