
Rillons un peu
Charcuter un marché, même amoureusement en fines tranches, avec délicatesse(n), ça n’est pas permis. Vous pourrez aiguiser votre couteau à désosser pendant des heures, hacher menu votre appel d’offres ou le larder de coup, rien n’y changera. Ce principe est valable partout, à Morteau, Strasbourg, Montbéliard, Toulouse ou encore à Molène. Histoire de le rappeler à ceux qui auraient le cervelas transformé en saindoux, la Cour de discipline budgétaire et financière a récemment infligé une amende à un dirigeant d’un établissement public qui avait laissé ses services saucissonner une prestation informatique en une douzaine de contrats, des MAPA ou des procédures négociées attribués à une même société, sans publicité, ni mise en concurrence. Il faut dire que le montant total, qui dépassait les 770 000 euros HT, avait « excédé très notablement le seuil des procédures formalisées », dixit les magistrats financiers, dont j’adore décidément le style (lire notre article). Pas question non plus de chipolater : une association financée par un pouvoir adjudicateur est soumise à l’ordonnance de juillet 2015. Qu’elle soit une personne morale de droit privé ne change rien à l’affaire (lire notre article). Comme l’adoption d’un DGD sans l’acceptation expresse du maître d’ouvrage a fini en jus de boudin, le Conseil d'Etat doit se pencher sur les conditions pour qu’un projet de décompte soit regardé comme tacitement accepté, nouveauté de l'arrêté du 3 mars 2014 modifiant le CCAG Travaux (lire notre article). De son côté, une CAA vient de transformer en chair à saucisse une clause instaurant des pénalités infligées au maître d’œuvre si d’aventure les montants des offres reçues pour les travaux se révèlent supérieurs au coût prévisionnel. Dès lors, Arnaud Latrèche, vice-président de l’Association des acheteurs publics (AAP), s’interroge sur cette interprétation de la loi MOP et du décret du 29 novembre 1993 (lire notre article). Bon allez, j’arrête de faire l’andouille avec cet édito, de toute manière j’ai la tête dans le pâté. Comme le disait Francis Bacon, qu’il faut apprécier pendant le breakfast, « la fin du discours importe plus que le commencement ». A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot


Envoyer à un collègue
Offres d’emploi
Juriste commande publique (f/h)
- 31/07/2025
- Amiens Métropole
Juriste commande publique (h/f)
- 16/07/2025
- CA Saint Germain Boucles de Seine
Responsable affaires juridiques et commande publique (h/f)
- 16/07/2025
- CA Saint Germain Boucles de Seine
Nouveaux documents
TA Lyon 4 juin 2025 Société Computacenter France
-
Article réservé aux abonnés
- 31/07/25
- 07h07
TA Strasbourg 17 juin 2025 SAS Houpert
-
Article réservé aux abonnés
- 30/07/25
- 07h07
TA Bastia 20 juin 2025 SARL Corse Propreté 1 and Co
-
Article réservé aux abonnés
- 29/07/25
- 07h07
Les plus lus
Attributaire d’un marché public de second rang : un intérêt à agir en référé ? Le juge se positionne !
-
Article réservé aux abonnés
- 31/07/25 06h07
- Mathieu Laugier
[Au plus près des TA] OAB et la méthode de la double moyenne
-
Article réservé aux abonnés
- 26/11/24 06h11
- Nicolas Lafay
Six critères environnementaux testés dans l’achat public de médicaments
-
Article réservé aux abonnés
- 30/07/25 06h07
- Hubert Heulot
Le « moment de vérité » : le volet commande publique du discours de François Bayrou
- 16/07/25
- 08h07
Prestations supplémentaires du maître d'œuvre : comment calculer le montant ?
-
Article réservé aux abonnés
- 29/07/25
- 06h07