Des champs d’allégresse

  • 13/07/2018
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Alors qu’ils pensaient que leur choix d’allotir (ou de ne pas le faire) se qualifierait aisément, deux pouvoirs adjudicateurs ont dû passer par les prolongations devant un tribunal administratif puis trembler durant l’angoissante séquence des tirs aux buts. Car de plus en plus, les entreprises écartées ne lâchent rien jusqu’au coup de sifflet final. Arbitre vigilant, le Conseil d’Etat a finalement tranché. Loin de se faire tacler, un acheteur respecte les règles du jeu lorsqu’il allotit par zones géographiques même s’il ne divise pas son marché de travaux par corps d’état. Pas de carton à craindre non plus lorsqu’une personne publique motive un marché global en expliquant qu’allotir aurait risqué de rendre techniquement plus difficile et plus coûteuse l’exécution du marché, que le chantier ne devait pas interrompre le service public, et qu’une entreprise générale était mieux à même de prendre en charge des contraintes particulières de sécurité, rappelle Alain Ménéménis dans sa chronique (lire l’article). Afin d’éviter à votre computation de prendre la clef des champs, Carier Perier-Lebon poursuit sa série en philosophant sur la distinction entre vrai nouveau et faux nouveau besoin (lire notre article). Avant de choisir le bon prestataire, mieux vaut se rencarder sur sa santé financière, au risque de voir ses appels d’offres devenir des champs de bataille. Mais qu’est-ce qui se cache derrière les données des liasses fiscales ? Quels sont les chiffres les  plus révélateurs ? (lire notre article). Après avoir fait un état des lieux, les ministères économiques et financiers planchent sur une réorganisation de leurs achats. Il n’y aura pas forcément un bing bang ou un grand soir avec des chamboulements à grande échelle. Néanmoins, des changements auront lieu dès 2019 avec la création d’une entité spécialisée sur un segment et qui servira de pilote (lire notre article). « Ce serait une erreur de croire que ces choses finiront par des chants et des apothéoses », écrivait Victor Hugo. Bon allez, je ne sais pas ce qui se passera dimanche et si on s’attroupera sur des Champs-Elysées bondés, mais on lui fait quand même la bise au Dédé. Et ce n’est pas la blanche colombe qui me contredira. A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot