La lettre d'achatpublic.info n°362

  • 06/05/2011
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En farfouillant dans les annales du concours Lépine - qui fête ses 110 ans - j'ai presque tout trouvé : un parasol non retournable, un mandrin à bédane carré de haute précision, une taupivore, une couche culotte anti-choc, un tunnelier à percussion, un caleçon multifonctions, de la bière brassée à l'eau de mer, un tire-bouchons à tige pivotante. Tout, vous dis-je, sauf une baignoire antidérapante, fort utile pour une de mes collègues, et surtout un traducteur-applicateur universel de la jurisprudence Smirgeomes. Faute de juriste bricoleur de génie le soir au fond de son garage, le Conseil d'Etat, qui vient de rendre public son rapport annuel (lire notre article), a décidé de remettre les pendules à l'heure, après quelques ordonnances de TA un tantinet coincées du bulbe. Sonnez hautbois, résonnez musettes, le juge des référés précontractuels doit donc se contenter d'une « présomption » de lésion du requérant (lire notre article). Cette nitescence, qui mettra du baume au cœur des entreprises, enchante Mathieu Gaudemet, bien plus que la mise au point du générateur de vapeur pour barbecue vertical, médaille d'or du concours en 2008. Néanmoins, l'avocat, fatigué du règne du « contrat-roi », estime que cette décision ne règle pas tout (lire notre invité du jeudi). Dans la foulée, le Palais-Royal a également estimé, pour les MAPA, que l'ajustement des offres inacceptables n'était pas possible (lire notre article). Les assises de la simplification, c'est un peu le Lépine de la commande publique : la modification de l'article 50 du Code, une armoire électronique sécurisée pour le dépôt des pièces justificatives des candidats, un site gratuit centralisateur de tous les avis de publicité, et la machine à remonter le temps puisque le député Jean-Luc Warsmann a promis de faire la peau au seuil des 4000 euros (lire notre article). Œil pour œil, dent pour dent, l'Europe, longtemps obnubilée par le libre-échange, songe à interdire aux entreprises des pays protectionnistes l'accès aux marchés au-dessus des seuils. Fort bien, mais comment procéder ? Après avoir gambergé, Bruxelles envisage de demander aux pouvoirs adjudicateurs qu'ils lui notifient, en même temps que l'avis au JOUE, leur intention de réserver le contrat à une entreprise européenne (lire notre article). Une sorte de chasse-filous, un atomixer, un ratatine-ordures, bref une tourniquette à faire la vinaigrette. Bon allez, mettons un terme à cet édito, salmigondis inventé de toutes pièces, mais pas encore breveté. A la semaine prochaine.

Jean-Marc Binot

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