La lettre d'achatpublic.info n°371

  • 07/07/2011
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A quelques jours de la fête nationale, de la liesse populaire et des feux d'artifice, il y a dans l'air comme les prémices d'un crépuscule d'ancien régime. En 1789, les Parisiens exigeaient la baisse du prix du pain. En 2011, acheteurs et soumissionnaires réclament la hausse du seuil des petits achats. A l'écoute de ses commettants, Jean-Luc Warsmann, député des Ardennes, est bien décidé à faire tomber la Bastille des 4000 euros, déjà assiégée par certaines fédérations professionnelles comme la FEB (lire notre info). Le parlementaire a annoncé, à l'automne, le dépôt d'une proposition de loi pour relever le seuil à 15 000 euros (lire notre article). La jurisprudence Perez sera-t-elle bientôt promenée au bout d'une pique, à l'instar du gouverneur de la forteresse honnie, le marquis de Launay - lequel, je vous rassure, n'a aucun lien de parenté avec un de mes malheureux collègues, récemment pacsé et endetté jusqu'au cou -. Autre disparition programmée, celle du guide MAPA de la Somme que le conseil général est en train de transformer en guide de la commande publique (lire notre article). Chacun sait que le bastion dominant le faubourg Saint-Antoine était réputé pour sa prison visités par d'illustres personnages, du marquis de Sade à Cagliostro. Pour éviter de moisir au cachot, au pain et à l'eau, l'avocat Vincent Corneloup nous rafraîchit la mémoire sur le délit de favoritisme, toujours tapi dans l'ombre, avec, dans sa besace, seize décisions de justice (lire le commentaire). A Bruxelles, où s'étaient réfugiés les ci-devant émigrés, le bonnet phrygien épouvante toujours. Lors du colloque sur la prochaine refonte des directives, au cours duquel Michel Barnier a promis un projet de texte d'ici la fin de l'année, plusieurs congressistes se sont opposés à la tentation de chambarder en profondeur le cadre actuel. Certains estiment même que le problème n'est pas la législation en vigueur, mais son application dans les Etats membres (lire notre article). Celui qui reste trop prudent accomplira trop peu de choses, a pourtant prévenu Friedrich von Schiller, poète de la liberté. Décidé à boucler cet édito en beauté, coiffé d'une cocarde rouge et bleue, je singe Camille Desmoulins, monte sur une table de la rédaction et entame une ultime harangue sur les sous-critères et les conditions dans lesquelles les personnes publiques doivent communiquer la pondération aux candidats (lire notre article). Mon patron entre inopinément : c'est une révolte ? Non, sire, c'est une révolution. A la semaine prochaine.

Jean-Marc Binot

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