La lettre d'achatpublic.info n°567

  • 20/11/2015
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Plus belle la commande publique, saison 2, épisode 12. Au fronton de la mairie de Pichade-sur-Mer, une tristesse incommensurable suinte des plis du drapeau tricolore en berne. A la direction de la commande publique, les couloirs sont déserts, ambiance « the day after ». Depuis le début de la semaine, tout le monde est passé en mode télétravail-de-proximité en s'installant juste de l'autre côté de la place de l'Hôtel de ville, à la terrasse du café La Belle Equipe. A l'exception de Thomas Gréhagré, réserviste, qui patrouille désormais en treillis devant les écoles, la salle des fêtes et le stade Anatole France, la mobilisation est générale suite au tweet du chef de service, #TousAuBistrot, histoire de montrer que personne n'acceptera le joug de la terreur. « Il est passé de mode, mais j'approuve le vieux Karl, bien qu'il fut barbu. La religion est vraiment l'opium du peuple », réfléchit tout haut Jérôme Moin-Dizant. « Moi, je pense surtout que ça doit être œil pour œil, dent pour dent », grommelle Jean-Aymar Desmapas au regard belliqueux. « Dans ce cas là, essaie de passer correctement un marché. La police municipale attend toujours ses gilets pare-balles à cause de ta procédure kamikaze. Môssieur a exigé des caractéristiques techniques déterminées. Mais sans exiger des candidats des justificatifs permettant de vérifier l'exactitude des informations fournies ! (lire notre article) », intervient Anne-Marie Layat-Tolat du Caude, en train de lire de manière provocatrice Paris est une fête d'Hemingway, un autre barbu. « Le bazar près de la gare en vend un stock qui provient de surplus militaires. Mais il faut se dépêcher parce qu'aux dernières nouvelles ça part comme des petits pains. On peut essayer de se les procurer avec la carte d'achat en train de moisir dans le tiroir du patron (lire notre article) », suggère Jérôme Moin-Dizant. « Arrêtez de vous chicaner. En ce moment, l'unité et la cohésion doivent prévaloir. On devrait prendre l'exemple sur le GCS Centre qui vient de remporter un trophée de la commande publique. Ils sont 104 établissements à avoir rallié sa bannière. Le salut ne peut être que collectif (lire notre invité du jeudi) », coupe Bruno Desclozes, acheteur très responsable. Bon, j'arrête là parce que je n'ai pas vraiment le coeur à l'ouvrage, cela fait deux fois - en moins de dix mois - qu'il m'est douloureux de rédiger un édito. Mais comme le rappelait justement Albert Camus, « la bêtise insiste toujours ». A la semaine prochaine, peut-être. En attendant, et plus que jamais, vive la République.
Jean-Marc Binot